Carnet de bord - Séminaire mondial de l'Éducation du KKL
22/07/2025
Clap de fin sur un voyage éducatif hors du commun. J8 « Entre innovation, mémoire et transmission »Le 8e et dernier jour de notre Séminaire mondial de l’éducation s’est ouvert sous le signe de l’avenir et de la créativité. C’est au Centre PERES pour l’innovation, à Jaffa, que nous avons entamé notre journée. Ce lieu symbolique, à l’image de Shimon Peres – homme de paix et de vision – incarne à merveille ce pont entre technologie de pointe et espérance pour demain.
Nous avons découvert les inventions de demain à travers un parcours immersif mettant en valeur le génie israélien en matière de start-ups, de santé, d’agriculture durable, de cybersécurité, d’intelligence artificielle. Un casque de réalité virtuelle sur les yeux, et nous voici projetés dans un futur façonné par l’imagination et le pragmatisme. Ce moment a résonné comme une promesse : celle d’un peuple qui continue de construire, d’imaginer, d’innover – même dans l’adversité.
Après la pause déjeuner, changement d’ambiance mais continuité de sens : cap sur le sud de Tel Aviv. Accompagnés de Ohad (alias Dodo), street-artiste et guide engagé, nous avons arpenté les murs de la ville comme autant de pages ouvertes sur une douleur collective. Tags, pochoirs, fresques monumentales ou graffitis griffonnés dans l’urgence : l’art urbain post-7 octobre donne à voir, en creux, les plaies à vif, les silences, les cris étouffés et la résilience d’une jeunesse en quête de sens et de justice. Une véritable catharsis urbaine, qui transforme les murs en mémoriaux vivants.Le cercle s’est refermé là où il avait commencé : retour au Centre PERES pour la cérémonie de clôture. Chaque délégation a pris la parole pour livrer, dans l’émotion, les temps forts de cette semaine dense. Pour la délégation française, c’est Nathalie Cremisi-Zylberman (Alliance Rachi et EJM), enseignante passionnée et « passeuse de livres », qui a pris la tribune. À travers une parabole délicate et inspirée, elle a raconté cette semaine comme on conte une histoire : une histoire de rencontres, de transmission, d’éveil pédagogique et de sionisme vécu.
Puis vint le moment du clip souvenir, condensé vibrant de cette expérience partagée – regards complices, paysages, rires, débats, silences méditatifs et chants collectifs. Un instant suspendu, avant de recevoir chacun son certificat de participation, témoignage d’un engagement, d’une fidélité à l’acte d’enseigner et à celui d’apprendre.
La délégation française est repartie avec un cap clair : construire des projets de classe tout au long de l’année avec le KKL, renforcer les liens noués avec les partenaires éducatifs israéliens, et surtout, incarner cette mission de former une jeunesse consciente, connectée à son histoire et ouverte au monde.Car c’est bien là le bilan : un séminaire exigeant, intense, parfois bouleversant, mais toujours porté par l’espérance. Éduquer en temps de crise, c’est former à la lucidité sans renoncer à l’idéal. Et ce séminaire en est l’éclatante démonstration.
Alors que le Séminaire mondial de l’éducation du KKL s’achève, Philippe Lévy (KKL de France) et Sandrine Sroussi (directrice adjointe du collège-lycée Yavné, Marseille) échangent au micro de Bernard Aboaf sur Radio Chalom. Au cœur de l’entretien : comment l’école et la communauté éducative israéliennes accompagnent les enfants après le trauma, entre volontarisme, résilience et résistance.
21/07/2025
Séminaire mondial de l’Éducation J7« Jouons ensemble ! »
Pour ce 7e et avant-dernier dernier jour, place aux outils pédagogiques !
Nos enseignants et éducateurs ont plongé dans l’univers inventif des dispositifs créés par le KKL : cartes géantes, jeux de société originaux, kits pédagogiques… Une panoplie ingénieuse pensée pour aborder, à hauteur d’enfant et d’adolescent, des thèmes essentiels comme le sionisme, l’écologie, mais aussi le rôle humanitaire de Tsahal, grâce à un tout nouveau jeu salué par tous, animé par Benjamin Chekroun.
À la rentrée, ces boxes, présentées par Elsa Lumbroso (KKL Jérusalem), seront proposées aux établissements partenaires pour faire entrer la richesse de ces apprentissages en classe.
Daniel Benlolo, délégué général du KKL de France, a pris la parole pour faire un premier bilan et rappeler combien il comptait sur cette promo pour transformer cette expérience en projets pédagogiques vivants, avec le soutien de Philippe Lévy, responsable jeunesse et éducation. L’objectif ? Affirmer, tout au long de l’année, une identité juive et sioniste forte et assumée.
Toute fin d’après-midi, les participants de toutes les délégations ont assisté à une conférence passionnante sur les ressorts de l’antisémitisme et de l’anti-sionisme, et les stratégies pour les combattre, donnée par l’association Standwithus.
Clôture en beauté hier soir !Discours inspirants d’Ifat Ovadia-Luski, présidente du KKL mondial, de Sar Shalom Jerbi, directeur de l’éducation en Israël, de Daniel Benlolo bien sûr, et d’un représentant de chaque délégation.
Pour la France, c’est Marianne Azuelos (École Juive Moderne) qui a porté la voix du groupe avec un magnifique texte, reflet de l’intense vibration collective ressentie cette semaine (à lire sur notre site).
Une promo exceptionnelle, unie, enthousiaste, engagée, prête à continuer d’échanger, mutualiser, inventer, pour que l’après-séminaire soit tout aussi riche que cette aventure partagée !
20/07/2025
« Nova, Sdérot : première étape sur la route de la douleur et de l’espérance » par Nikol Abecassis, professeure de philosophie.
« Première étape. Direction : le sud où nous savons tous ce que nous allons trouver ; la route de la mort, la 232, où tant de personnes fuyant l’assaut du Hamas trouveront la mort. Nous avons tous à l’esprit ces images de voitures criblées de balles, calcinées, véritables tombeaux. Je ne peux m’empêcher de penser à la marche de la mort… Différent, certes, mais quand même ! Des routes où des Juifs tombent, à cause de la haine antisémite.
Des petits miracles… ou des grands ? Je ne sais pas. Ces deux petites filles qui ont su se cacher à l’arrière de la voiture, se taire au lieu de crier ; et cette autre petite fille, qui, à l’entrée de la chambre à gaz, refusa que des mains étrangères déshabillent son frère : ce sera elle qui s’en chargera. Ces enfants qui trouvent une manière si touchante de tenir tête à la barbarie adulte.
Nous avons longé la côte, atteint le Néguev : ce jaune que nous connaissons et qui nous fait penser aux otages. Pourquoi du jaune ? Notre étoile serait-elle redevenue jaune ? Le Néguev, si boisé, si fleuri. En 1946, une délégation de l’ONU, sceptique, tirait sur les feuilles d’oiseaux de paradis, soupçonnant qu’ils venaient d’être plantés, alors que les enfants d’Israël les avaient fait pousser. Une victoire encore, un enracinement qui remonte à notre Père, plantant le tamaris à Beersheva. Le KKL poursuit l’œuvre…
Nova. Nous y sommes, à quelques mètres de Gaza. Nous entendons la guerre, savons que des hommes, des femmes, des enfants meurent, utilisés comme boucliers par leurs diaboliques dirigeants. Mais nous savons aussi que la jeunesse israélienne y lutte, y souffre, parfois y meurt. Toute cette jeunesse sacrifiée !Nova, cimetière, lieu de mémoire : visages, noms, anémones rouges comme le sang. Comme la terre dont Hachem créa l’homme ? Après un Kaddish à l’endroit où dansait la jeunesse israélienne, chacun a déambulé, habité par ses émotions. Comment cela a-t-il été possible ? Depuis le retrait de Gaza en 2005, le Hamas préparait son carnage. L’enquête doit le dire aux Israéliens, et à tous les Juifs du monde.Nous avons laissé Nova derrière nous, déjà en nous, à jamais. Dans ce petit restaurant familial, certes, nous avons tapé des mains, chanté un peu. Mais sur les photos, nos visages graves trahissent notre blessure. À l’image de la société israélienne qui chante, qui danse, mais dont la plaie reste ouverte : le 7 octobre n’est pas terminé, tant que les otages ne sont pas rentrés, tant que les traumatismes accablent nos frères et nos sœurs.Nous avons retrouvé notre bus, nous sommes dirigés vers Sdérot, à 3 km de Gaza : 15 secondes pour rejoindre les abris, 73 morts, dont 20 policiers luttant contre les brutes. À la place du poste de police, un mémorial : les 18 colonnes.J’achève l’écriture de cette première étape avec, en fond, une musique nostalgique. J’entends les grillons, je vois la ville apaisée. Ce soir, j’aime cette solitude. ».
« D’un traumatisme à l’autre : écoles, résilience et jeunesse en Israël » par Nikol Abecassis, professeure de philosophie.
« Après cette plongée directe dans l’horreur, nous nous sommes dirigés vers deux lieux d’accueil des enfants, lieux où l’encadrement a eu à traiter dans le vif le traumatisme des enfants, mais aussi le sien propre. D’abord une immersion dans le Lycée de Sderot, 600 élèves entre 13 et 18 ans, avec trois sections : garçons, filles et garçons religieux. Les enfants, déplacés dans les hôtels, ont été brutalement confrontés au “spectacle” de la mort. Entre 6 mois et 1 an et demi, ils ont été privés de classe. Ils ont deux années de retard. L’équipe éducative s’est réduite du fait des dépressions. Comment poursuivre la mission d’enseignement, de manière efficace ?
À Beersheva, nous avons été accueillis par le centre Negba, lieu privé qui encadre des enfants socialement et économiquement défavorisés. On nous rappelle qu’Israël vit au rythme des roquettes. Le monde nous reproche de nous défendre et aime à s’étonner que nos soldats atteignent parfois des civils. Mais sans le dôme de fer, nos ennemis auraient déjà exterminé notre peuple. Nous visitons ce lieu de bienveillance mais aussi de fermeté. Ce qui manque aux enfants, à l’école, c’est la discipline, condition minimale pour bien apprendre. Les lieux d’éducation viennent parer aux insuffisances. Mais quid de l’instruction ? Les deux ne sont pas à confondre. Negba collabore avec l’école et les parents. L’objectif : donner une chance d’accomplissement aux enfants, éviter que la misère ne se répète. Le groupe s’est divisé sur deux sites pour partager des activités.
Le soir, notre chauffeur Rabbi, toujours fidèle, tout autant que notre garde du corps si précieux, Udi, nous a conduits à Baït Eschel, centre militaire d’observation. Au programme : barbecue, musique, danses… J’étais un peu plombée tout de même, par la visite du matin. Je pensais : comme nous, ils faisaient la fête… »
19/07/2025
Shabbat inoubliable à Jérusalem avec le Séminaire mondial du KKL ! J5 
Vendredi soir, toutes les délégations réunies ont partagé une magnifique Kabalat Shabbat et un délicieux dîner au Dan Panorama. Mention spéciale à notre délégation française qui a mis une ambiance incroyable, entonnant chants et smirot avec ferveur et joie, entraînant toute l’assemblée dans une atmosphère chaleureuse et festive.
Samedi matin, après l’office, nous avons arpenté les ruelles du vieux Jérusalem aux côtés de notre guide formidable Myriam Nedjar Kadouch : 3 heures de découverte et d’émotion à travers le quartier arménien, le souk, et un passage marquant au Kotel, moment fort de recueillement pour chacun. Nous avons évoqué les figures emblématiques comme Montefiore, dont l’action philanthropique résonne encore dans les pierres de la ville ou celle plus contemporaine de Teddy Kolek, emblématique maire de Jérusalem de 1965 à 1993 qui fit tant pour la culture à Jérusalem.
Après le déjeuner à l’hôtel, l’après-midi s’est poursuivi par un temps libre avant la conférence inspirante du Rav Bitti sur la paracha Pinhas et les figures du leadership. Puis, place à un échange passionnant avec Sar Shalom-Jerbi, directeur de l’éducation mondiale du KKL, et Daniel Ben Lolo, autour des grands enjeux éducatifs et sociétaux en Israël et avec la promesse de beaux partenariats avec les professeurs de cette promo « exceptionnelle », des termes mêmes du délégué général du KKL de France, M. Benlolo.
La journée s’est clôturée en beauté avec le somptueux spectacle son et lumière à la Tour de David, retraçant la vie du roi David, sa lyre à la main et son destin hors du commun. Un véritable enchantement pour les yeux et les cœurs.
Quelle richesse d’expériences et de partages en si peu de temps… Jérusalem nous emplit à chaque pas d’histoire, de spiritualité et d’inspiration.
18/07/2025
Séminaire mondial de l’Education J4 par Sandrine Sroussi, directrice adjointe de Yavné Marseille.« De la Haskala (émancipation) à l’État juif : Théodore Hertzl, le “messie matériel” ? (Epitaphe de Rav Kook) »
Après une bonne nuit presque réparatrice ( pas tant que ça, compte tenu de nos mines défaites ce matin), départ pour le musée Hertzl. Le car est (encore) calme ! Ah ! Quand Josée de l’EJM est dans la place, le calme est vite oublié De plus, David n’est pas réveillé, le duo diaboliquement et sympathiquement bruyant n’est pas encore opérationnel !
De plus, David n’est pas réveillé, le duo diaboliquement et sympathiquement bruyant n’est pas encore opérationnel !Philippe tente de donner le programme de la journée, mais certains professeurs agités, tout comme leurs élèves, se mettent au fond du car pour chahuter…
Notre inarrêtable guide, Myriam Nedjar Kadouch, puits de culture sur Israël, nous abreuve d’informations sur le paysage (architecture, histoire et topographie), tout au long de notre voyage vers le musée d’un des pères fondateurs du sionisme mondial. Ah tiens ! Il y a 40% de non juifs et 60% de juifs dont une grande part de très religieux (haredim). Mais, et on n’est pas à une contradiction près dans ce beau pays, même les hilonim (laïques) disent qu’ils croient en Dieu !
En chemin, nous sommes éblouis, comme à chaque fois, par la lumière si spéciale de Jérusalem. On apprend que les lieux de culte et de mémoire sont toujours situés dans les hauteurs, à dessein, puisque le peuple juif place la mémoire au-dessus de tout.
En route pour une matinée solennelle mais plus que jamais nécessaire.
Musée HertzlQui est Hertzl ? Un juriste qui n’a pas pu être juge car trop juif ? Un journaliste autrichien basé à Paris ? Tout cela à la fois mais surtout un visionnaire dont le rêve s’est lentement matérialisé en une idée réalisable : créer un état juif sur la terre ancestrale de Sion. L’Ouganda n’aura été qu’une option d’urgence vite effacée. Un retour en terre de Sion, pour protéger les juifs de l’antisémitisme, qui perdure, enfle en Europe, quels que soient les efforts des bourgeois juifs émancipés pour se fondre dans la masse, oublier leurs racines, leur identité. Le lieutenant colonel Dreyfus en est un vibrant exemple. Plus jamais ça, se dit-il.
Le musée Hertzl a choisi de mettre en scène l’histoire de ce grand homme de façon atypique. Tout va vite. Comme Myriam ! Dans ce musée interactif, les scènes reproduisent les étapes de la vie du fondateur assez rapidement. Placés en immersion dans le Paris de la fin du 19ème siècle, les spectateurs sont appelés à se tourner vers tous les murs, de manière alternative pour revivre le chemin parcouru par Théodore Hertzl. La mise en scène est impeccable, soignée, jusqu’à la reproduction d’une colonne Morris !
« Si vous le voulez, ce ne sera pas un rêve ». Tel est le “slogan”, l’essence de « l’état juif », le livre de ce roi autoproclamé roi des juifs. Sur le bureau original du journaliste viennois, petit clin d’œil au KKL, une célèbre petite boîte bleue de tsedaka trônait déjà ! Bon, sans vouloir dénoncer le KKL, on a quand même retrouvé le drap placé sur le cercueil de Hertzl (qui avait disparu de longues années), dans les caves… du KKL ! Je dis ça, je ne dis rien !
“Les juifs comptent les vivants et non les morts” (Chlomo Balsam)/ De l’ombre à la lumière
Le passage au musée Yad vachem débute par une rencontre extraordinaire. Dans ce musée dont les portes d’entrée ont été sculptées par Palombo, nous sommes accueillis par Chlomo Balsam, The Guide (mais on garde notre Myriam !), que tout le monde connaît mais qui regarde son badge avant de nous donner son nom !Très drôle et pince sans rire, Chlomo, raconte, explique, passionne. Il dit que la Shoah n’est pas un titre générique. Ce sont de vraies personnes avec de vraies histoires. Ici ce n’est pas un musée pour la mémoire juive. C’est un musée pour la mémoire du monde, lui a soufflé un groupe de touristes rwandais, en visite pour savoir comment organiser la mémoire de leur propre génocide.
Ici, tout a un sens. L’architecture du musée aussi. Un côté en l’air, un sur terre. Comme nos souvenirs.
En longeant ces murs, on passe des ténèbres à la lumière. Mettre des noms sur des visages, raconter l’histoire de Dina, Aaron ou Maurice. Car le peuple juif est un. Ashkénazes, séfarades ? Cela importait peu pour nos bourreaux. C’est ce qu’a martelé Chlomo durant toute la visite. Une lueur d’espoir en fin de parcours : la liste des justes, d’Oskar Schindler à ces justes musulmans de Yougoslavie au Caire, qui ont sauvé des juifs (sans intérêt et au péril de leur vie).
Après cette visite inoubliable, intense et chargée en émotions, nous avons la chance de participer à ce séminaire avec une enseignante, Christine Guimonnet, spécialiste de la Shoah et de son historiographie. Son débrief de la visite nous a donné de l’espoir. Pour elle, tout n’est pas perdu. L’enseignant peut et doit déconstruire les préjugés des élèves d’aujourd’hui sur la Shoah. Pour elle, la charge symbolique et émotionnelle de cet événement est toujours présente et les survivants, même peu nombreux, encore là pour témoigner.
Après un falafel/pizza/frites/sodas, (ne parlons pas de l’équilibre nutritionnel de ce repas !), nous repartons au pas de course, pour la visite du Musée de la tour de David, près de Mamilla, endroit dans lequel David n’a jamais mis les pieds (cherchez l’erreur !). Tableaux numériques interactifs et maquette du Second Temple construit et rénové avec apparat par Hérode qui se voulait plus romain que les romains, ce musée, dont les murs de pierre gardent la fraîcheur, nous a éblouis par ses ruines, objets et éléments symboliques de cette ville magique qu’est Jérusalem…Ah, nous avons appris qu’auparavant, les cartes étaient « orient-ées » vers l’Orient, c’est la raison pour laquelle la mer morte se retrouve au Nord-Est sur la carte en mosaïque hellène qu’il nous a été donné de voir au musée. Vous n’avez pas tout compris ? C’est normal ! Demandez à Myriam, alias Speedy Gonzales/Sonic/Flash (chacun prendra la référence qui lui conviendra !) qui est aussi historienne et archéologue ! Que D. la protège et nous aussi…
Chabat Chalom à tous !! »
17/07/2025
Séminaire mondial de l’Éducation : J3
Mystique, musique et mains en action : une journée d’âme en Galilée De Safed la céleste, berceau de la Kabbale et des mélodies sacrées, à Kfar Kedem et Kfar Hordouf, entre traditions mishnaïques et pédagogie Waldorf-Steiner, Myriam et Nehama nous racontent une journée tissée d’histoire, de spiritualité, d’art et d’humanité.
« Au matin du 17 juillet, nous quittons le somptueux David Harp’S pour la Haute Galilée, où veille le mont Meron,
Tombeau du sage Rabbi Chimone Bar Yohaï.
Dans ces hauteurs jadis Mameloukes, avant l’ombre ottomane.
Nous arrivons à Tsfat, ville céleste aux toits bleus,
Où souffle l’art et s’élève la prière.
Le bleu, comme un talisman, chasse l’œil du mal,
Et rappelle le ciel, la Kabbale et l’Essence.
Cité des mystiques : le Ari hakadoch,
Communiquant avec Eliahou,
Fondateur des premières sefirot :
Keter, Hokhmah, Binah, puis Chesed –
Volonté, sagesse, intelligence, amour.
Ville de l’air et de l’esprit,Aux pierres du XIXe et aux ruelles enchantées,
Lieu d’études et de chants,
Du Lekha Dodi de Rabbi Elkabetz
Aux synagogues de l’Ari et du Alchikh,
Où résonne la guitare de Danane et le souffle du coquillage kiulhiya.
Le voyage musical se prolonge :Du shofar au bol tibétain,
Du kahon péruvien au steel drum caribéen —
Ode aux peuples, aux douleurs, aux échappées sonores.
Puis viennent les secrets des lettres,
De Yakov à ekev, de ahava A-hava,
Où le don d’amour se fait sans retour,
Et les jeux de mots deviennent fenêtres de Torah.
La route nous mène à Rav Yossef Karo,
Galeries d’art, bains souterrains,
Dégustation du lahout,achats dans les dédales de Safed.
À 11h52, départ vers Kfar Kedem,
En basse Galilée, près de Tsipori la gréco-romaine.
Là, sous les habits de l’époque michnique,
Nous trayons, filons, pétrissons,
Apprenons les 39 travaux interdits du Chabbat,
Et la bienveillance envers l’animal au labeur.
Visite du Kiboutz:Kfar HArdouf fin des années 1970 .
Méthode Waldorf-Steiner née au 19 eme siècle
Enfants et adultes trouvent ici foyer,Guidés par l’art, les chevaux, la musique,
Par des éducateurs engagés,
Et la force des dons.
École Waldorf-Steiner:Une éducation par l’âme,
Où le temps respecte l’enfance,
Où lire et écrire cèdent à la laine et au chant,
Et où l’imaginaire naît d’une poupée sans visage…
Par Miryam Ledoux et Nehama Masliah »
La soirée s’est poursuivie par une conférence passionnante donnée par le Rav Yehouda Bitty sur le système éducatif israélien.
16/07/2025
Séminaire mondial de l’éducation Carnet de bord. Jour 2.
Carnet de bord. Jour 2.Nous poursuivons le récit quotidien de notre séminaire dans une bien belle vibration collective.
Christine Guimonnet, participante du groupe, nous livre son témoignage des instants précieux de cette journée sur les chemins de la Galilée, là où tout se relie.
« Mercredi 16 juillet. 2e jour de notre séminaire, avec les excellentes explications de Myriam, notre super guide !
Poursuite de la déambulation en Galilée et quel dilemme pour titrer, tant nous avons découvert de lieux différents mais pourtant tous connectés ! Connectés par l’histoire et surtout par la géographie, la géohistoire étant particulièrement précieuse pour la compréhension des relations que les populations entretiennent avec les territoires sur lesquels elles vivent, qu’elles travaillent et mettent en valeur. Un milieu pas toujours facile, mais où les paysages nous montrent partout à quel point l’anthropisation est forte, derrière tout ce qui semble pourtant naturel. Quand on aime autant l’histoire et la géo, on est dans son élément ! Rien de mieux que d’arpenter le terrain.
Après avoir parcouru les traces historiques de la vie juive dans l’Antiquité et au Moyen Âge (traversée de Tiberiade) retour à la période contemporaine.
Mais quelle frustration de passer à proximité de la tombe de Maïmonide sans pouvoir s’y arrêter. Une prochaine fois j’espère…
Les rives du lac de Tiberiade/mer de Galilée ou Kinneret sont de toute beauté, un paysage rude, aux coulées de basalte visibles dans le sol et la pierre de construction des maisons.
C’est le grand écart ! On passe de ce milieu à la fois âpre et sec et tellement vert avec ce foisonnement de manguiers, palmiers, grenadiers, figuiers, oliviers, eucalyptus, vignes, milieu agricole à la high tech dont les innovations nous ont été présentées au collège de Kinneret et dans cet incubateur de start-up (le Collège Innovation Center).
Un grand écart mais tout est lié car le pari de l’intelligence et de l’ingénierie permettent la culture en économisant l’eau au maximum, en recyclant la quasi-totalité de l’eau, preuve de l’adaptation au climat, et de préoccupations à la fois écologiques et économiques, domaine où nous sommes très en retard !
Les nouvelles technologies, ainsi que des approches éducatives innovantes, sont particulièrement intéressantes et stimulantes, car elles questionnent nos pratiques pédagogiques : comment instruire les élèves en leur permettant de révéler tous leurs potentiels, les conduire sur les chemins de l’autonomie intellectuelle, informationnelle, scientifique, afin que ce qu’on leur apprend fasse sens ? Cette circulation des savoirs est perceptible lorsque celles et ceux qui ont étudié viennent à leur tour dispenser des cours.
Tiberiade au nord du pays, région moins développée que celle de Tel Aviv est donc une ville périphérique où l’enjeu est de retenir les populations et de créer des structures où l’innovation bénéficie au territoire local.
Le rôle du KKL est donc multiple : écologique, éducative et sociale.
Écologique avec la superbe réserve Agmon Ahula où les oiseaux sont les maîtres des lieux, ces anciennes zones marécageuses à la fois asséchées et rendues à l’humidité.
Mention spéciale à Myriam conductrice de notre bolide (elle se reconnaîtra …)
Le KKL joue également un rôle important dans l’histoire juive depuis le milieu du XIXe : les pogroms et l’antisémitisme poussant 2 millions de Juifs de la zone de résidence de l’empire russe sur les routes de l’exil, plusieurs milliers arrivent en Galilée et apprennent l’agriculture sur ces terres inhospitalières, où l’idéal sioniste cesse d’être une utopie pour se concrétiser.
Cette région de Kinneret est celle du retour à la terre, avec cette école agricole où Rachel Blumstein, venue de Russie, a passé du temps, temps dont ses poèmes portent la nostalgie.
Les femmes jouent donc un rôle majeur dans cette mise en valeur, pas moins pionnières que les hommes, pas moins courageuses, pas moins fortes.
Une journée pour continuer d’apprendre à nous connaître et à nous apprécier »
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15/07/2025
Coup d’envoi du Séminaire mondial de l’Éducation du KKL !
24 enseignants et éducateurs venus de tous horizons participent cette semaine en Israël à une expérience unique, entre échanges pédagogiques, découverte du sionisme et immersion dans les actions écologiques du KKL. Visites, rencontres, conférences, partages… suivez les temps forts de cette belle aventure à travers le témoignage d’un de nos participants !
Pour ce premier jour, Vered Chelly, enseignante à l’École Juive Moderne, nous confie ses impressions :
« Mardi 15 juillet
Il est 7h30 ce matin-là et nous nous retrouvons comme convenu à Tel Aviv. Au lendemain des festivités du 14 juillet qui animent la France, nous voilà prêts à entamer le voyage organisé par le KKL.
Nous sommes professeurs, enseignants, directeurs… mais plus simplement encore, des professionnels de l’éducation désireux de questionner, confronter et enrichir nos pratiques sur la terre d’Israël.
Daniel Ben Lolo, le délégué général , Philippe Lévy et Elsa Lombroso, à l’initiative de l’organisation de ce projet, se présentent et nous accueillent chaleureusement. Puis, notre guide Myriam Nedjar Kadouch prend la parole. Elle tisse, avec clarté et passion, des liens entre géographie et histoire, entre nature et intervention humaine pour la préserver.
Le logo du KKL, composé de trois couleurs, reflète ses grandes missions : le bleu pour le recyclage de l’eau, le vert pour la nature, le marron pour l’engagement social. Trois axes qui rythmeront cette première journée.
Le car démarre : cap sur la Basse Galilée en empruntant la route côtière numéro 2. Nous traversons le Gouch Dan – région de Tel Aviv –, puis le Sharon, dont le nom issu de l’acadien signifie « forêt ». Les eucalyptus bordant les routes témoignent du travail d’assèchement des marécages entrepris par les premiers immigrants. Nous rejoignons ensuite la route 70, une voie millénaire, pour traverser la région du Carmel, autrefois rattachée à la tribu de Ménaché. Ici, l’histoire biblique s’ancre dans la géographie. Non loin, se trouve Césarée, fief de la famille Rothschild.»
Premier arrêt : Tsipori.C’est la ville de Rabbi Yeouda Hanassi, compilateur de la Michna et du Talmud. À son époque, 25 000 juifs fréquentaient la synagogue antique. Le sol en mosaïque représentant « l’Akeidat Itshak » (le sacrifice d’Isaac) symbolise l’amour entre D.ieu et Abraham et évoque la naissance de la monolâtrie, prémisse du monothéisme. Les jardins alentour sont paisibles, plantés de grenadiers, d’oliviers, de figuiers de barbarie. L’un de nous tente de cueillir une figue, se pique, et est sauvé par la pince à épiler providentielle de l’une d’entre nous… Un premier geste solidaire dans notre groupe, qui résonne avec la devise des Rothschild :
« Saisies une à une, les flèches sont facilement brisées. Ensemble, elles résistent. Restez unis en toute circonstance. »
Quelques kilomètres plus loin, nous sommes accueillis par Motti dans la forêt de Lavi. Entre caroubiers et chênes, nous faisons des jeux d’équipes puis nous plantons deux pistachiers térébinthes. Nous plantons pour nous, pour le geste d’être ici et maintenant mais aussi pour les générations à venir. 250 millions d’arbres ont été planté depuis la création du KKL en 1901.
Après cette matinée au cœur de la nature, nous visitons la Maison d’Excellence du KKL à Nof Hagalil. Une jeune équipe de formateurs, représentée par Eyal, Michelle, Shahar, Shiraz et Cyril, nous présente ce projet : accompagner les jeunes de la région (notamment de Nazareth) dans leur parcours scolaire, en particulier ceux dont les moyens financiers sont limités. Seule exigence : être motivé. D’ailleurs, plusieurs membres de l’équipe ont eux-mêmes bénéficié de ce soutien… et c’est aujourd’hui avec évidence qu’ils tendent la main à la génération suivante.« Je reçois mais je dois donner également » témoigne Eyal.
Nous clôturons cette belle journée par une halte aux abords du lac bleu foncé – couleur du basalte – de Tibériade, long de 21 km et large de 15. Le panorama y est saisissant. Ici, dit-on, le matsav rouah – l’humeur du peuple – se lit au niveau de l’eau. Alimenté par les pluies et le Jourdain, le lac descend jusqu’au sud. Depuis les années 1980, la désalinisation permet d’en préserver les ressources.
Ce soir, c’est avec la lumière du lac encore en tête et dans le cadre d’une soirée d’ouverture festive dans notre si bel hôtel que nous refermons cette première page du voyage, le cœur curieux et déjà un peu changé. »
