« Lorsqu’il s’agit de forêts brûlées, les gens ont tendance à imaginer un retour immédiat à des paysages verts, mais la réalité est bien plus complexe », explique Gilad Ostrovsky, forestier en chef du KKL-JNF et chef de la division forestière.
Depuis le début de la guerre des épées de fer le 7-Octobre 2023, de vastes étendues de terres ouvertes et de forêts ont été gravement endommagées, principalement par des incendies de forêt provoqués par des attaques quotidiennes de roquettes et de missiles en provenance du Liban. Rien que dans le Nord, 230 000 dunams ( soit 23 000 hectares) ont été ravagés, dont 25 000 (2 500 hectares) sont gérés par le KKL-JNF. Il s’agit d’une perte importante et dévastatrice. Le KKL-JNF consacre d’importantes ressources à la réhabilitation des zones touchées dans tout le pays, du Nord au Sud. Cependant, la tâche qui l’attend est longue, exigeante et coûteuse. Le KKL-JNF a besoin de tout le soutien possible pour mener à bien cette mission vitale.
« Le processus commence par une cartographie initiale de la zone, où nous évaluons l’étendue des dégâts, non seulement sur les arbres, mais aussi sur l’infrastructure du sol. Certains incendies causent des dégâts mineurs et les arbres parviennent à se régénérer, mais il existe des zones qui ont complètement brûlé, lesquelles nécessitent une restauration complète », explique G. Ostrovsky.
Il souligne l’un des principaux défis à relever : gérer les grands arbres brûlés qui restent debout, mais représentent un danger immédiat pour la population. « Nous cartographions les arbres qui risquent de s’effondrer, nous dégageons les routes bloquées et supprimons les dangers physiques », explique M. Ostrovsky. « La guerre dans le Nord a également introduit un nouveau défi : nettoyer les zones potentiellement jonchées de munitions non explosées ou d’autres vestiges du conflit. »
Selon ce dernier, l’abattage des arbres brûlés est un processus complexe qui demande du temps et de la patience. « Nous laissons la zone passer au moins un hiver avant d’intervenir », explique-t-il. « Dans ces zones, le risque d’érosion du sol et d’inondation est élevé. Si nous nous précipitons avec des équipements lourds, nous pourrions causer davantage de dégâts. De nombreux arbres se régénèrent naturellement au bout d’un an ; nous attendons donc de voir lesquels survivent et lesquels ne survivent pas. »
Au-delà de la végétation, le forestier du KKL-JNF souligne l’importance plus large des forêts en Israël. « Une forêt n’est pas seulement un ensemble d’arbres », précise-t-il. « Elle joue un rôle crucial dans la préservation des sols, l’atténuation des inondations, l’amélioration de la qualité de l’air et la fourniture de rafraîchissement local. Nous considérons également les forêts comme un refuge pour les gens, en particulier en temps de crise. Ce sont des espaces qui apportent la paix à l’âme et font partie intégrante de notre résilience nationale. »
« La restauration des forêts a son propre calendrier », conclut-il. « C’est un processus qui prend une décennie, voire plus », explique-t-il. « La forêt de Carmel, qui a brûlé il y a 14 ans, est encore loin de ce qu’elle était par le passé. Restaurer une forêt après de tels dégâts est une tâche qui incombe à la prochaine génération, mais nous savons que la terre se rétablira – et elle le fera mieux si nous travaillons en collaboration avec la nature. »