4e édition de notre learning expédition…
« Israël aujourd’hui et demain » CARNET DE ROUTE
Retour sur le voyage « Israël Aujourd’hui et Demain » du 16 au 19 mars 2025. Ce programme riche et rythmé proposé par le KKL de France à des journalistes et ses donateurs offre une opportunité unique d’observer, au plus près du terrain, les défis et enjeux cruciaux qui façonneront l’avenir d’Israël après le 7-Octobre. Et c’est sur les chapeaux de roues que les visites, conférences et rencontres avec des personnalités et décideurs marquants ont démarré, guidées par l’excellente et pluridisciplinaire Myriam Nedjar Kadouch !
16 mars 2025
Coup de départ pour la nouvelle édition du voyage « Israël aujourd’hui et demain » !
Les participants ont pu se rendre à la forêt de Birya, dans le Nord, fortement touchée par les incendies causés par les missiles incessants du Hezbollah. Le garde forestier du KKL, en appelant à une coopération internationale de l’expertise de ces écosystèmes-, ainsi que des employés-vigies, prévenant, via des drones de haute technologie baptisés « hiboux », les départs de feu, ont rappelé le rôle essentiel du KKL. Leur intervention est de premier plan quant à la restauration de la biodiversité de cette région menacée par le conflit et de rempart à la guerre qui pourrait continuer à causer d’importants dommages.Après un déjeuner typique et roboratif dans un des villages druzes, le groupe s’est rendu à Madjal Shams. Il y a rencontré un membre du conseil municipal et les parents des 12 enfants tués le 27 juillet dernier par une roquette du Hezbollah sur un terrain de football. Une tragédie encore vivace qui a ému les participants, alors qu’au même moment des enfants taquinaient la balle sur le terrain, rappelant que la vie est plus forte ! Entre dommages de la guerre et élan de reconstruction, c’est enfin à Metoula, désertée par sa population en raison des tirs de centaines de missiles du Hezbollah provenant du Liban, dont la frontière est située à peine à 1km, que les membres du groupe ont pu échanger avec David Azoulay, maire de la communauté de communes. Un récit poignant, empli de résilience, qui a rappelé que seuls 8% des habitants (sur 2.400) étaient restés et que la ville, jumelée à Nogent-sur-Marne, serait prête à accueillir de nouveau les amis du KKL l’année prochaine, une fois son programme de réhabilitation achevé.Tous ont pris date !
Une journée scellée par une soirée conviviale et la promesse d’un lendemain aussi palpitant qu’instructif !
17 mars 2025
Délégation « Israël Aujourd’hui et demain » J2 !
Direction le Nord d’Israël. Dans la matinée, les participants ont visité le centre du KKL dédié au parc du lac de la Houla pour y comprendre le travail de fond du KKL qui a asséché les marécages de cette région dans les années 1950 pour créer des terres agricoles et y entretenir une des réserves naturelles de premier plan.
Direction le Nord d’Israël. Dans la matinée, les participants ont visité le centre du KKL dédié au parc du lac de la Houla pour y comprendre le travail de fond du KKL qui a asséché les marécages de cette région dans les années 1950 pour créer des terres agricoles et y entretenir une des réserves naturelles de premier plan.
À bord d’une grande jeep, ils ont parcouru ce parc qui voit, par saison, la migration de 500 millions d’oiseaux, dont les célèbres grues cendrées ! Devant un magnifique paysage au camaïeu de jaune (les moutardiers sont légion) et de vert, ils ont pu échanger avec la guide sur l’étonnante biodiversité de la Vallée de la Houla qui attire des visiteurs et ornithologues du monde entier. Plus loin sur le trajet du Nord, non loin du Liban, la délégation du KKL a fait un stop décisif devant un panorama à couper le souffle sur fond de conférence avec Shadi Khalloul, chef maronite, sur sa vision intime et géopolitique de la situation. « On me dit plus sioniste que les sionistes ! », s’est-il amusé, tout en rappelant dans un registre solennel à quel point il aspire à la paix, lui qui fustige le Hezbollah qui n’a cure des Chrétiens d’Orient et les persécute. Chaudement applaudi par le groupe, composé de journalistes intéressés à mieux comprendre la position et le ressenti des Libanais après le conflit, Shadi s’est dit menacé mais plus que jamais mobilisé pour ne rien céder au camp de l’islamisme. Après un déjeuner de poisson au lac de Tibériade, dans un cadre reposant, les amis du KKL se sont rendus au Kinneret Innovation Center financé par le KKL pour l’incubation de nombreuses start-up de l’agro et green-tech dont beaucoup dans le domaine hydrologique. Sa directrice, avant d’exposer les objectifs de ce centre pluridisciplinaire, a rendu hommage aux étudiants de toutes confessions tombés le 7-10 ou lors du conflit qui s’en est suivi. « Un autre exemple de résilience qui démontre que les Israéliens ne cessent d’avancer malgré la tragédie », dira plus tard Robert Zbili , président du KKL de France, en préambule de la conférence du soir à Tel Aviv, animée par le journaliste israélien, spécialiste des questions militaires (sur I24 Israël notamment), Yossi Yehoshua. Ce dernier a livré son analyse de la guerre déclenchée par le Hamas, évoquant à maintes reprises qu’il fallait se départir de sa vision d’occidental pour en saisir toute la singularité.Demain, direction le Sud pour visiter, entre autres, le kibboutz endeuillé de Kfar Aza puis le quartier de Rouhama réalisé grâce à l’action du KKL pour reloger les quelque 220 familles délogées…
18 mars 2025
J3 « Israël aujourd’hui et demain » : cap vers le Sud. L’attaque préventive de l’armée israélienne de cette nuit a quelque peu bousculé le programme de la délégation. Mais c’était sans compter la disponibilité du porte-parole de Tsahal, Olivier Rafowicz, qui nous fit l’amitié de faire un point sur la situation, en appelant au retour des otages et au démantèlement du Hamas à Gaza.
La visite du kibboutz de Kfar Aza, initialement prévue, ayant été annulée pour raison de sécurité, c’est vers le kibboutz de Rouhama que nous nous sommes dirigés. Celui-ci accueille un nouveau quartier, en partie financé par le KKL, de 220 logements pour les déplacés de Kfar Aza. Reçu par le référent KKL de ce programme colossal, réalisé en à peine 4 mois, nous avons entendu les témoignages bouleversants de deux femmes : Hanita Reinchenstein qui a perdu son mari et Liora Eylone, son fils, tous deux assasinnés par la barbarie terroriste. Face au récit poignant de l’attaque, nous avons pu échanger avec elles et relever dans leur souffrance une forme de résilience. Rouhama qui est leur nouvelle communauté et attend toujours 4 otages détenus à Gaza deviendra, nous l’espérons , le symbole de la réparation de toutes ces âmes meurtries. Après un déjeuner sur place qui permit d’échanger de façon cathartique, le groupe a repris le bus. Direction le Centre communautaire de Rahat tenu par la communauté bédouine. 80 000 Bédouins vivent dans cette région. En tant que citoyens israéliens, ils ont leurs députés à la Knesset à l’instar du Dr Mazen Abou Siam qui nous a si gentiment reçus.Les Bédouins ont été aussi touchés par le 7/10. 4 otages sont encore retenus. Ils ont également beaucoup aidé à sauver les festivaliers de Nova en allant, entre autres, les récupérer en bus, au péril de leur vie.
Superviseur d’une «plateforme» d’urgence pour aider tous ceux victimes du 7/10 et du conflit, notre hôte a ainsi rappelé que les « Bedoins – par nature – sont des gens qui aident leurs prochains, juifs ou arabes ! (…) C’est dans notre caractère et notre sens de l’appartenance à Israël. ».
Robert Zbili a conclu cette journée en ces termes : « Le pluralisme n’est pas qu’un mot ici. C’est une réalité ! Ce peuple multiculturel est un seul peuple, et qu’il s’agisse des Druzes, des Maronites ou des Bedoins que nous avons rencontrés, leur attachement à Israël n’est plus à démontrer, ce qui fera aisément taire les accusations d’Etat ‘’apartheid’’ !
Hommage à Noa, Étoile Éteinte Nous vous partageons l’histoire touchante de Mali Zinder, infirmière en chef de l’hôpital Sheba Tel Hashomer. Son courage et sa détermination émergent malgré l’immense douleur qu’elle endure après avoir perdu sa fille adorée, Noa, alors qu’elle ne vivait que quelques instants de bonheur au festival Nova.
Noa, qui n’avait que 22 ans et demi, était une jeune femme pleine de vie, une lumière qui illuminait tout sur son passage. Elle rêvait d’un monde meilleur et consacrait son temps à aider les plus faibles, faisant du bénévolat auprès des enfants. Tragiquement, cette belle âme a été arrachée à sa mère en un instant, et cette perte a bouleversé la vie de Mali.
Le jour du festival, alors qu’elle se cachait dans un abri avec une quarantaine d’autres jeunes venus se réfugier au plus fort de l’attaque du Hamas, sa vie a basculé. Noa a été tuée comme 26 autres en voulant s’échapper. Lorsqu’elle a reçu cet appel dévastateur à 11h18 de la meilleure amie de sa fille, la réalité a frappé avec une brutalité sans pareille. « Noa est morte. » Ces mots ont fait s’effondrer tout un monde.
Mali, qui était connue pour sa force et son professionnalisme, se sent aujourd’hui fragile. Mais malgré la douleur, elle se relève en témoignant et en portant
secours aux autres otages libérés au compte goutte. « Je ne voulais pas de la pitié des gens. Noa aurait voulu que je continue de choisir la vie. » Elle trouve dans son rôle à l’hôpital un ancrage essentiel, lui offrant la force de faire face à chaque jour.
Dans un geste poignant de solidarité, Daniel Benlolo, délégué général du KKL de France, et Robert Zbili, président du l’institution sioniste, ont décidé que le véhicule, acquis par l’association « Notnim Tikva » et équipé pour les blessés du 7/10, portera le nom de « Noa ». À cette annonce, – permise grâce à la générosité d’un donateur du KKL à Strasbourg-, les parents de Noa, très émus, ont fendu en larmes, exprimant leur gratitude chaleureuse envers le KKL de France. Ce symbole de mémoire rappelle à tous la vie éblouissante de leur fille.
Mali enseigne à chacun de nous que, même dans les ténèbres les plus profondes, il y a toujours une lueur d’espoir. Pour honorer la mémoire de Noa, une chanson poignante a même
été composée en son hommage. Mali s’est également élevée au rang de grand-mère grâce à sa fille aînée, le jour de son propre anniversaire, un symbole d’espoir au milieu du chagrin.
Enfin, le grand Rabbin Olivier Kaufmann a rappelé le sens profond de la lumière des bougies allumées en mémoire de cette princesse, pleine de vie, qui s’en est allée. Il a récité le Kaddish en son honneur, un moment de recueillement et d’émotion pour tous ceux qui l’ont connue
19 mars 2025
Ce matin, pour le dernier jour de notre learning expedition : visite au « Mercaz Izoun » (litt. « Le centre de l’équilibre ») à Herzilia. Ce « village » unique en son genre, qui déploie une approche thérapeutique holistique, est une des associations les plus anciennes et reconnues en Israël dans la gestion du stress post-traumatique. Elle s’occupe désormais, en priorité, des jeunes de Nova ayant subi de plein fouet les tragiques événements du 7-Octobre, hantés par des scènes indicibles de barbarie, et dont les séquelles psychologiques revêtent des symptômes tels que mutisme, terreurs nocturnes, prostration, conduites addictives jusqu’aux velléités suicidaires…Orit Shapiro, sa directrice, et Omri Fish, son président, nous ont accueillis « comme à la maison », dans un lieu douillet et rassérénant, face à la mer. Les dessins, issus d’un atelier d’art-thérapie, égrènent sur les murs des motifs informes, saturés de couleur, à la violence sourde et lancinante.
Dans l’ensemble des centres, dont celui-ci, ceux de Césarée ou du Nord de l’Inde à Manali, destination prisée de ceux « qui veulent se laver la tête », les employés, psy, assistants sociaux, ergo-thérapeutes, et autres praticiens des TCC, EMDR…, œuvrent, en toute complémentarité, au bien-être de ceux que ces cocons apaisent… souvent au pic de leurs insomnies, lesquels viennent se lover dans les poufs onctueux des « merkazim Izoun ».
Des centaines de patients sont également suivis dans des « Maisons d’équilibre », répondant à des personnes en crise profonde ou sujettes aux addictions, pour des séjours de 1 à 3 mois.
La création d’un centre « Izoun Nova » , aux lendemains du 7/10, s’adresse à toute « la communauté de Nova », témoigne Orit. Aide psychologique aux victimes directes, bien sûr, mais aussi à leurs familles et à tout le cercle des amis endeuillés (« Haverim Shakoul ») pendant la Shiva, qui excède symboliquement les 7 jours rituels.
« 2 mois de shiva dans ces maisons pour pleurer, rire et parler sans jugement ni précipitation ».
« Vous n’êtes pas seuls » entonne un chanteur qui passe à l’écran, comme « une promesse tenue », enchaîne Omri, les yeux embués, confiant, la gorge étranglée par l’émotion : « Je n’ai jamais vu une telle ampleur de cruauté telle que Nova, moi qui ai fait la Guerre des Six jours ! Nous sommes là pour ces milliers de jeunes, complètement perdus, qui fréquentent notre Centre, comme un rempart aux idées noires ».
…
Aider les jeunes à revenir à leur vie d’avant, à leur travail et à leurs proches, … prendra du temps.
« De plus, ayons en tête que ce qu’il se passe à Gaza ravive à chaque fois ce trauma… D’ailleurs, la chanteuse de l’Eurovision Yuval Raphael était encore ici avant de partir en Europe, pour prendre des forces », poursuit-il.
S’agissant de la prise en charge des cas sévères, si les financements sont réunis, une seconde maison devrait ouvrir, car la demande explose .
Si les traitements sont gratuits, les coûts sont importants (100 K€/ mois), le gouvernement n’intervenant qu’à un tiers du budget de fonctionnement , ce qui oblige l’asso à une incessante levée de fonds.
Enfin, aux questions du groupe sur l’ampleur du trauma à venir, « telle une bombe à retardement », Orit conclut avec humilité : « Nous apprenons sans arrêt sur le post-trauma, dans ce Pays marqué par la mémoire de la Shoah et rythmé par les guerres. Des chercheurs universitaires nous accompagnent. Nous n’avons pas de recul (….) Armons-nous de patience. ».
Et comment ne pas conclure ce magnifique road trip en Israël par l’incontournable plantation d’arbres dans la forêt de Ben Shemen, non loin de Tel Aviv, l’une des premières semées par le KKL !Chaque participant s’est prêté à ce geste symbole qui dit tout de la préservation de la nature et de l’attachement à cette terre singulière. « Israël aujourd’hui et demain », c’est un programme unique qui mêle à l’exploration de l’histoire, de la géographie, de la culture, de la mosaïque de ses habitants, et des aspects les plus contemporains, l’immersion dans une réalité incarnée qu’on ne saurait déformer !
À notre tour, un grand MERCI aux participants qui nous ont chaleureusement félicités pour l’organisation et à notre super guide Myriam Kadouch 
A très bientôt pour une nouvelle aventure ! 
Interviews des représentants et journalistes présents
Robert ZBILI, Président du KKL de France
Daniel BENLOLO, Délégué Général du KKL de France
Frank TAPIRO (DDF)
David AZOULAY (Chef de la communauté maronite)
Gil MIHAELY (directeur de la publication, conflits)
Noémie HALIOUA (Cnews, LCI, Le Figaro)
