Les incendies de forêt sont fréquents dans la région du Grand Jérusalem (qui englobe les montagnes de Jérusalem et la plaine de Judée), et des dizaines d’incendies s’y produisent chaque année. La plupart de ces incendies sont de petite ampleur, mais celui qui s’est déclaré début mai 2025 était d’une ampleur sans précédent, même pour les gardes forestiers les plus expérimentés du KKL-JNF.
Nitai Zecharia, responsable du KKL-JNF pour la zone de Ben Shemen et le parc Canada, explique que l’incendie s’était en fait déclaré une semaine auparavant, probablement en raison de l’activité des agriculteurs lors d’une journée extrêmement chaude et sèche. Les gardes forestiers et les pompiers du KKL-JNF avaient réussi à maîtriser les flammes en une seule journée, mais ils ignoraient que le pire les attendait encore.
Le feu continuait de brûler sous terre, dans les racines des arbres, et une semaine plus tard, les flammes reprirent par une journée très chaude et venteuse. Le feu se propagea rapidement et devint incontrôlable.
Plus de 1 500 pompiers, dont 80 gardes forestiers et des pompiers du KKL-JNF venus de tout Israël, ont lutté contre les flammes. Environ 200 véhicules de pompiers, dont 12 camions du KKL-JNF spécialement conçus pour circuler en forêt, ont été déployés dans la zone. Douze avions et trois hélicoptères de lutte contre les incendies ont également été mobilisés.
L’incendie s’est propagé à six centres principaux de la région du Grand Jérusalem : Neve Shalom, Mesilat Zion, le belvédère de Harel (Mitzpe Harel), Canada Park, Ramat Beit Shemesh et l’autoroute 3. L’incendie a également atteint l’autoroute 1, qui relie Tel-Aviv à Jérusalem, et de nombreux conducteurs ont dû abandonner leur véhicule pour échapper aux flammes.
Trois jours plus tard, grâce aux efforts intensifs et constants des équipes de lutte contre les incendies, l’incendie a été maîtrisé. Le bilan a été catastrophique. « Nous avons perdu d’immenses zones forestières à la végétation luxuriante, des habitats pour la faune et des espaces de loisirs destinés au grand public », a déclaré Nitai Zecharia. « C’est douloureux de se promener dans la forêt et de constater l’immensité des terres détruites. »
Après de longues journées de lutte acharnée contre les flammes, au péril de leur vie, les gardes forestiers du KKL-JNF ont pu commencer à évaluer les dégâts. Ils ont constaté que le parc Canada avait presque entièrement brûlé, ainsi que de vastes zones des forêts d’Eshtaol, d’Anava, des Martyrs et de Shoresh. Au total, environ 2 000 hectares ont été endommagés par l’incendie.
Ce qui attriste le plus Nitai dans les zones brûlées, ce sont les terribles dégâts causés au parc Canada. « Parfois, le feu crée l’occasion de modifier la composition de la forêt conformément aux objectifs définis et aux services écologiques prévus pour la zone, mais le parc Canada était tout simplement une forêt parfaite, et je n’y aurais rien changé. »
Les signes de l’incendie sont encore visibles plusieurs mois après les événements, mais on peut également observer l’émergence d’une nouvelle vie. Une nouvelle végétation pousse à partir des racines ou des graines de la zone. Des arbres de la forêt méditerranéenne dotés d’un système racinaire puissant, comme le chêne, le pistachier et le caroubier, ont commencé à produire de nouvelles pousses. Des conifères, comme les pins, vont pousser à partir des graines dispersées par les pommes de pin ouvertes par la chaleur du feu. Les graines sont déjà dispersées au sol, et il ne reste plus qu’à prier pour un hiver pluvieux qui les encouragera à pousser.
Nitai décrit le processus de restauration : « Nous nous sommes d’abord attachés à éliminer les risques pour la sécurité et à dégager les arbres brûlés le long des routes et des sentiers afin de garantir la sécurité des randonneurs et des travailleurs. Nous nous attaquons désormais à la lutte contre les espèces invasives afin de garantir que seules les espèces locales israéliennes se régénèrent dans les forêts. »
Parallèlement, le KKL-JNF mène des études approfondies sur le terrain pour suivre le processus de régénération. Nitai souligne : « Nous misons essentiellement sur la régénération naturelle. Cependant, dans certaines zones, nous choisissons de procéder à des plantations lorsque la régénération naturelle ne répond pas suffisamment aux objectifs de la forêt. »
Nitai arpente les sentiers de la forêt brûlée du parc Canada, inspectant la zone et observant la régénération. Des branches vertes émergent déjà des troncs calcinés et du sol noirci, porteuses de la promesse d’un avenir plus vert. Il est reconnaissant. « Je sais que nous, les gardes forestiers du KKL-JNF, ne sommes pas seuls dans notre combat pour la forêt », dit-il. « Nous avons des partenaires partout dans le monde et, ensemble, nous restaurerons la forêt pour qu’elle retrouve sa verdure et sa beauté. »







