Du 10 au 24 mars a eu lieu la 4e édition du voyage seniors du KKL, proposant cette année des visites des régions de Jérusalem, du pourtour de la bande de Gaza, du Néguev et d’Eilat. Focus sur une des journées les plus marquantes en bordure de Gaza.
Une journée étonnante, enthousiasmante et émouvante… Israël sait surprendre ses visiteurs, leur communiquer son dynamisme, leur faire venir les larmes aux yeux. Mais quand cette terre et ses habitants provoquent ainsi la surprise, l’allégresse et l’émotion, aussi étroitement liées dans les heures de la seule première journée de route, ces moments marquent à tout jamais les membres du Club’s du KKL, participants du voyage 2019. Entendre une jeune israélienne confier doucement, devant la clôture d’un kibboutz faisant face à Gaza « Non, pas de fils électriques provoquant des décharges, pas de chiens policiers non plus, je pense qu’étant donné notre histoire, c’est impossible » est bouleversant. Un témoignage qui suscite la réflexion par sa ferme volonté de défendre sa terre, tout en gardant un sourire radieux illuminant ainsi cette journée. A Tsora, au sortir de Jérusalem, nous plantons des arbres sous les conseils d’un forestier du KKL dont les équipiers conduiront ces chênes et térébinthes à l’autonomie moyennant deux années d’arrosage.
Cap ensuite vers le sud-ouest en notant l’impressionnant nombre de panneaux informant des réalisations du KKL: forêt, haltes pour la rencontre des jeunes soldats avec leurs familles, haies d’arbres masquant la route à la visée de tireurs terroristes. Nous voici à Sderot, cité symbolique. Face aux rafales de Qassam expédiées aveuglément depuis la bande de Gaza, des familles, leurs écoles et même un complexe commercial en plein développement. La Yeshiva nous ouvre sa porte. Sur la terrasse du bâtiment, s’élève une Hanoukia forgée sur la base des parties arrières de roquettes du Hamas. Résilience est le maître-mot en ces confins habités par des citoyens au courage discret mais permanent.
La forêt de Bééri a été partiellement incendiée par des cerfs volants du Hamas : la responsable régionale du KKL nous explique que les arbres brûlés seront remplacés. Ne venons-nous pas de longer des champs de jeunes blés, là où l’an dernier ne restaient plus que des parcelles noires ? Encore plus loin, à la frontière égyptienne et bien sûr toujours sous le feu possible de Gaza, les implantations de Haloutziot rassemblent d’autres pionniers. Soutenue notamment par le KKL. La coopérative fait sortir de table des laitues à perte de vue… Le jovial enseignant et chef de la sécurité de Navé, arrivé il y a une vingtaine d’années d’Anvers, est fier des siens : « Au début, ce sont des habitants du Gush Katif qui se sont réinstallés. Ils ont été rejoints par bien d’autres volontaires, comme ceux qui, devant vous, construisent ici leur maison après avoir occupé d’abord des caravanes ».
En bon citadins de France, nous remarquons que les larges rues de ce gros village du bout du monde voient traîner ici ou là des papiers d’emballage ou sacs en plastique. L’explication ne se fait pas attendre : « Il y a six ou sept enfants par famille, le village s’agrandit et le vent souffle sans cesse, ici… » Le vent du désert souffle, mais ce désert israélien verdit et produit. Et les gamins, reposant leurs petits VTT, sourient volontiers aux visiteurs. A Navé, c’est bien la vie qui avance.
Par François Henriot, participant au voyage